exposé sur François Villon. Par Adélaïde

Publié le par premierelmousseron@hotmail.fr

                                       François Villon : le testament
 
François Villon, auteur du Moyen-âge : né en 1432 reste un mythe. De son vrai nom François de Montcorbier est recueilli à l’age de huit ans par un chanoine de l’église de Paris : Guillaume de Villon. Malgré tous ces échelons montés grâce à son nom, François tue un prêtre au cours d’une bagarre et quitte Paris. De nombreux allers et retours hors de Paris, il est emprisonné et c’est en 1461 qu’il écrit « Le testament », suite de poèmes lyriques dans lesquels il se repend de ses fautes et lègue des bien imaginaires. Ces poésies écrites en ancien Français comportent l’humour un peu noir de Villon. Néanmoins on peut penser que lors de la traduction on perd une partie du sens premier et de l’intention du poète. « Le testament » composé de petites balades sous la forme de « Legs »  c'est-à-dire quarante strophes de huit vers, mais en l’amplifiant.
      Dans la balade XIV Villon :      
 
Je suis pecheur, je le sçay bien.
 Pourtant ne veult pas dieu ma mort,
Mais convertisse et vive en bien,
Et tout autre que pechié mort.
Combien qu’en peché soyë mort.
Dieu vit, et sa miséricorde,
Se conscïence me remort
Par sa grace pardon m’accorde.
 
On peut voir un jeu de rimes sur la mort, mordre, et être mort. Villon paraît assez mélancolique et angoissé par l’idée de la mort car il vient d’être condamné à mort. Il implore le pardon de dieu qui semble alors être son seul juge, on se demande s’il s’agit d’un volonté sincère ou par exhortation.
 Dans la première partie du testament proprement dit on peut voir que Villon parodie le modèle juridique, se repent des ses fautes et écrit son passé assez tumultueux. Dans la deuxième  partie il expose une succession de legs imaginaires et de dernières volontés. Mais Villon à un caractère sincère que révèle la profondeur des ses balades. Villon a complètement révolutionné aussi bien la poésie à son époque que les thèmes de cette dernière. Il renverse les valeurs admises et prend a contre- courant l’idéal courtois. Il fait de nombreuses innovations dans le langage, mais les événements de sa vie s’interposent dans ses œuvres. «  Le testament » considéré comme sa plus grande œuvre est le fruit d’un emprisonnement. Celle-ci comporte plusieurs mélanges de tons assez surprenants. En effet l’œuvre est ambiguë. Elle comporte des réflexions sur le temps, plaisanterie amère et ferveur religieuse.  
    Malgré quelques faits véritables, la vie de Villon reste un mystère, il faut donc éviter de lire le testament comme une œuvre autobiographique. D’autant plus que Villon à très certainement du en amplifier certaines pour diverses raisons.
 Un peu voir plus loin dans le testament il fait part de son regret d’avoir gâché sa jeunesse :
 
 Je plains le temps de ma jeunesse
-ouquel j’ay plus qu’autre gallé
Jusqu(es)’ à l’entrée de vieillesse-,
Qui son partement m’a cellé ;
Il ne s’en est à pié alé
Në à cheval : las ! comment don ?
Soudainement s’en est vollé
Et ne m’a laissé quelque don.
 
 
Durant son adolescence Villon préfère négliger l’étude et aller à l’aventure :
 
Et je croy bien que pas n’en men,
Car chassié fut comme ung soullon
Des ses amours, hayneusement,
Tant que, d’icy à Roussillon,
Brosses n’y a ne brossillon
Qui(l) n’eust, ce dit il sans mentir,
Ung lambeau de son cotillon,
Quand de ce monde voult partir.
 
Il est ainsi et tellement :
Quant mourut, n’avoit qu’un haillon.
Qui plus, en mourant, mallement
L’espoignoit d’Amours l’esguillon ;
Plus agu que le ranguillon
D’un baudrier lui faisoit sentir
- C’est de quoy nous emerveillon -,
Quant de ce monde voult partir.
 
Prince, gent comme esmerillon.
Saichiez qu’il fist au departir :
Ung traict but de vin morillon,
Quant de ce monde voult partir.
 
 
 
Mais c’est dans sa dernière balade, après une méditation sur la perte de la jeunesse, aux méfaits de l'amour mais surtout à la mort. Après avoir laissé des balades pour ses amis sa mère, son amante, qu’il les invites tous à son enterrement. Ici on retrouve la forme de la ballade simple ou le dernier vers se répète comme un refrain, et qui est composée de trois strophe de huit huitains. Seule la dernière strophe diffère et on peu penser que cet appui marque la fin de sa vie, d’un époque. Une fin tout court qui manque de temps. Il est possible qu’elle est un sens épique. En effet dans la deuxième strophe au vers 7. Esmerillon est un oiseau noble, un faucon utilisé pour la chasse, représenté dans le rondeau de Charles D’Orléans. Mais on se demande si l’analogie peut suffire à faire de Charles d’Orléans l’éventuel destinataire de cette ultime balade. Mais dans cette balade même si Villon se meurt il n’en perd pas sa vitalité, en effet il insiste sur cette idée avec l’utilisation du mot « Ranguillon » qui est une pointe métallique destinée à faire un trou. Il provoque alors un émerveillement et prépare l’affrontement final. Villon fini alors sa balade par une pirouette verbale, lors qu’il emploie le « vin morillon ». Encore de l’humour car, il ne cesse de transformer les mots, ici on peut remarquer que le vin est mor(t)-illon.
 
Villon auteur du Moyen-âge est difficile à cerner. En effet nous manquons de documents extérieurs à ses œuvres elles-mêmes. « Le testament » considéré comme l’œuvre principale de Villon n’est qu’une suite d’humour, de lègue de biens imaginaires, de réflexions sur le temps, le passé et la mort. Sa vie tumultueuse est plus ou moins racontée dans ce testament. Mais il ne faut pas lire celui comme un œuvre simple et sincère. La partie autobiographique objective n’est que des dates et des points. Le poète lui-même à travailler sur son rôle. On se demande même quel est son vrai nom. Parfois Villon attaque avec transparence et directement des gens ou systèmes. Il leurs fait prendre des voix détournées. Il exploite alors leurs point faibles ou leurs noms. Il dégage alors leur vraie apparence, au profit de tous et contre lui parfois. Mais pour finir lui qui dit avoir laisser un lourd héritage n’a que laissé des coup de griffe, de sens cachés. Villon s’attaque aussi à la justice dans le testament. Mais ses textes sont tous aussi séduisant par leur ambiguïté multiples. Non seulement dans les textes mais Villon lui-même. Dans ce texte, il annonce et laisse attendre un discours, mais un autre discours apparaît. La beauté des poèmes de Villon n’en reste pas moins connue, que certains les ont mis en musiques. Des siècles plus tard on en parle encore.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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