Guillaume Apollinaire

Publié le par premierelmousseron@hotmail.fr

Enfance

            Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky naît à Rome le 26août 1880, fils d’Angélique Kostrowitzky, aristocrate polonaise et fils putatif* de Francesco Luigi d’Aspremont, officier italien, qui ne reconnaîtra aucun de ses deux fils. En 1887, Angélique, Guillaume et Albert (son frère né en 1882) s’installent à Monaco. Guillaume étudie aux lycées de Monaco, Cannes et Nice, où il s’initie aux mythes antiques et aux légendes médiévales. Il compose ses premiers poèmes en 1897 et échoue au baccalauréat.

 

Premiers emplois

            La famille s’installe à Paris en 1899. Apollinaire travaille à la Bourse parisienne (société financière) et fréquente la bibliothèque Mazarine. En 1901, trois poèmes, signés Wilhem de Kostrowitzky, sont publiés. Engagé comme précepteur de français auprès de la fille de la vicomtesse de Milhau, il part en Allemagne et découvre les légendes et paysages qui lui fourniront l’inspiration et le titre de ses neuf poésies « Rhénanes » (rassemblées dans le recueil Alcool en 1913). Il tombe éperdument amoureux de la jeune gouvernante anglaise, Annie Playden, mais celle-ci le repousse… ce qui lui inspira « La Chanson du mal-aimé », publiée en 1909. Il voyage en Allemagne et en Autriche-Hongrie.

 

A Paris, il fréquente l’avant-garde artistique.

            De retour à Paris (août 1922), il publie L’Hérésiaque dans La Revue blanche et signe pour la première fois Guillaume Apollinaire. Il est journaliste à L’Européen et est employé dans une banque. En 1903, il publie sa propre revue Le Festin d’Esope et complète la première version de L’Enchanteur pourrissant. En novembre 1903 et mai 1904, il part à Londres pour revoir Annie Playden, mais en vain. En 1905, il publie un numéro de La Revue immoraliste et des Lettres modernes. Il fréquente les cabarets de Montmartre, Le Bateau lavoir et Le Lapin agile, lieu de ralliement où se retrouvent de jeunes artistes. Il rencontre Derain, Vlaminck, Max Jacob, André Salmon, Braque, Matisse et Picasso. Il participe à l’élaboration d’une théorie artistique nouvelle, le cubisme, qui privilégie l’inspiration abstraite et géométrique au détriment de la représentation du réel. Il entreprend la rédaction de romans érotiques, publiés sous le manteau (Les onze mille verges, 1906 ; Les exploits d’un jeune Don Juan, 1911), édite des ouvrages libertins et des anthologies de l’Arétin, de Sade, de Nercia et de Mirabeau. La revue La Phalange publie Onirocritique et le noyau du Bestiaire en 1908. A partir de 1909, il collabore en tant que critique d’art à L’intransigeance et au Mercure de France. Il rencontre Marie Laurencin, grâce à Picasso. Ils auront une liaison passionnée jusqu’en 1912. Il écrit des articles critiques sur la littérature féminine et des poèmes publiés sous le pseudonyme de Louise Lalanne. « La Chanson du mal-aimé » paraît le 01er mai 1909 dans le Mercure de France.

 

Un artiste reconnu

               En décembre 1909, son premier livre, L’Enchanteur pourrissant, illustré de gravures sur bois de Derain, paraît à cent exemplaires. Peuplé de personnages mythiques empruntés aux romans de la Table Ronde  (Merlin, Viviane, Morgane…), cette œuvre, dont les surréalistes feront plus tard l’éloge, est une célébration des légendes de l’occident. En 1910, Apollinaire publie L’Hérésiaque et Cie (recueil de seize contes merveilleux), puis en 1911, les courts poèmes du Bestiaire ou Cortège d’Orphée, illustrés par Raoul Dufy. Le 7 septembre 1911, Apollinaire, inculpé pour complicité de vol, est incarcéré à la santé. Il est relâché le lendemain. En 1912, il fonde avec Salmon, Tudesque, Dalize et Billy, la revue les Soirées de Paris et en prend la direction à partir de 1913. Il rompt avec Marie Laurencin et écrit Le Pont Mirabeau. En février 1913, les futuristes italiens exposent à Paris. Le 29 juin, Apollinaire publie L’Antitradition futuriste. Il se lie d’amitié avec Picabia et fait la connaissance de Blaise Cendrars. En mai, il fait paraître un livre de critique d’art, Les Peintres cubistes. Le recueil de ses meilleurs poèmes de 1899 à 1912, Alcools, est publié en avril 1913. Apollinaire révolutionne la poésie française par sa création en vers libres et sans ponctuation. Alcools crée une transition entre la poésie romantique et le surréalisme, en prenant source dans les anciennes légendes rhénanes et les chansons populaires.

 

Apollinaire « Parnassien » s’engage dans la guerre    

                   En 1914, Apollinaire entre dans le champs de ses amis peintres en publiant ses premiers calligrammes. Ce sont des œuvres dont la signification est notamment porté par la mise en forme « dessinée » du texte. Il fréquente de plus en plus le « Montparnasse des peintres ». En septembre, il rencontre Louise de Coligny-Châtillon, dite Lou. Il s’engage le 6 décembre et part pour le trente-huitième régiment d’artillerie de campagne, à Nîmes. Lou l’y rejoint le lendemain. Leur liaison prend fin en mars 1915. Apollinaire se porte volontaire pour le front en 1915. Il échange des lettres avec Madeleine Pagès, rencontrée dans un train et sa marraine de guerre, une jeune poétesse de Montpellier nommée Jeanne Burgues (qui publie sous le pseudonyme Yves Blanc). Nommé maréchal des logis le 1er septembre, il combat dans les tranchées des environ de Reims. Certaines de ses lettres du front seront publiées dans Calligramme (1918).

 

Blessé au front, de retour à la littérature                                      

                   Il est naturalisé français en mars 1916. Le 17, il est atteint à la tête par un éclat d’obus. Il est trépané en mai. Il publie Le Poète assassiné, recueil de nouvelles et de contes à la fois mythiques et autobiographiques. Dès sa guérison, Apollinaire se remet à l’écriture. La première de sa pièce Les Mamelles de Tirésias a lieu le 24 juin 1917. Le 26 décembre, il tient une conférence au Vieux-Colombier : L’Esprit nouveau et les poètes. Il écrit un scénario de cinéma, La Bréhatine, avec André Billy. Il rencontre Jacqueline Kolb, qu’il épouse le 2 mai 1918 à la mairie du VIIème arrondissement. Vollard et Picasso sont ses témoins. Il collabore au Temps, au Siècle, à Paris-Midi, à L’Intransigeant, à L’Excelsior et à L’Information. En avril, les éditions du Mercure de France publient Calligramme, dédié à la mémoire de René Dalize, mort au combat le 7 mai 1917. Il prépare deux pièces et un opéra bouffe, Casanova. Il publie quelques chroniques aux éditions de La Sirène sous le titre Le Flâneur des deux rives. Il travaille à La Femme assise.  

 

                   Atteint de la grippe espagnole, il meurt le 9 novembre 1918 (à l’âge de 38ans). Sa mère et son frère le suivent de près dans la mort en 1919.

 

Putatif : supposé, présumé.

 

              Coralie

Publié dans Exposé

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article